La manière d'écrire du grand saint Bernard, vive, brillante, coulante, nuancée par l'éclat des sentences, répand tant de suavité et de douceur qu'elle attire, charme et élève l'esprit du lecteur.  Elle pousse l'intelligence à poursuivre non les biens caducs et passagers, mais ceux qui sont vrais, sûrs et qui demeurent (...) Et plusieurs de ces mêmes pages (...) semblent emplies du souffle de l'Esprit-Saint, et leur lumière est si resplendissante que le cours des siècles n'a jamais pu l'éteindre, car elle jaillit de l'âme d'un écrivain assoiffé de vérité et d'amour (Pie XII).

A partir de 1130, Bernard de Clairvaux donne toute son attention à la rencontre amoureuse entre la créature humaine et son Dieu. Dans un entretien mémorable avec Guillaume de Saint-Thierry, il trouve le langage qui convient pour présenter ce sujet : celui du Cantique des Cantiques. Pendant l'Avent de 1135, il commence la série des Sermons sur le Cantique qu'il continuera jusqu'aux derniers jours de sa vie. Oeuvre majeure du saint abbé, elle développe tous les thèmes de sa doctrine spirituelle et mystique. Par cette oeuvre, Bernard a exercé une influence considérable sur les grands auteurs spiritueux des siècles à venir (Tauler, Ruusbroec, Jean de la Croix, François de Sales, etc...).